LA COMPAGNIE DE L’ÂNE BLEU 

 

           Les réflexions de l'Âne Bleu 

 

 

Décembre 2017 - Nous n'irons plus jouer au festival d'Avignon, mais nous garderons cette soif inextinguible qu'il suscite et la mélancolie tenace de quelque chose qui aurait pu se passer. 

 

Novembre 2017 - Une création se prépare, se laisse désirer, s'étale dans le temps avec Didier Delahais à l'écriture et à la direction artistique, avec Martine Amanieu, Daniel Strugeon, comédiens. 

Ce travail que nous avons commencé, ces improvisations qui nourissent le plateau et nous tiennent debout Daniel Strugeon et moi même, sous le regard aiguisé, tendu de Didier Delahais, est singulier peut-être parce que nous prenons le temps, les quelques journées que nous lui arrachons sont un rendez vous d'amour avec le théâtre, le "plateau", où le désir est notre seul moteur, où le chemin reste hésitant pour continuer à être, à se perdre et à renaître . C'est une création à venir. 

 

Juin 2015 - Pas de nouvelle création cette année, mais un travail sans relâche sur la recherche de textes, sur l'engagement que la cie souhaite prendre dans son environnement rural, un engagement avec le cercle de Lucmau pour faire des Lectures à partir de sept 2015 jusqu'à avril 2016 avec en amont de chaque représentation, des propositions de stages; Le bonheur de revenir jouer au Théâtre Toursky en mars 2016; La rencontre avec Suzanna Tamaro en avril, dans le village où elle habite près de Rome, nous apprenant beaucoup sur son écriture et ce personnage de vieille dame que nous portons en nous depuis maintenant 15 ans. 

 

Novembre 2014 - C'est avec bonheur que nous annonçons les Lectures au cercle de Lucmau chaque premier mercredi du mois à 16 heures , des textes de Mauriac, Flaubert, Hemingway, Steinbeck, résonneront dans ce Lieu, nous allons nous y tenir jusqu'au Printemps ! 

 

octobre 2013 - De retour du théâtre des 3 raisins à Clermont­-Ferrand, debout par la seule volonté passionnée d'Isabelle Krauss, ce témoignage de Josèpha Jeunet, sur le monologue de la vieille dame:"Lorsqu'elle entre en scène, ce n'est pas une vieille femme composée par le talent d'une comédienne qui apparaît, c'est la vieille femme même qui s'incarne en elle: corps hésitant, enraidi, à la fois infiniment fragile et présent et qui nous atteindra au plus profond de nous mêmes jusqu'à ce qu'elle disparaisse à nouveau. Bouleversante et magnifique Martine Amanieu. Aucun pathos, aucun artifice dans son jeu, mais une présence à elle­-même, une authenticité, une simplicité absolues, un ton, une coulée rythmique de la voix ,dans lesquels s'étreignent le drame singulier et la tragédie du monde, la vie ordinaire et les convulsions de l'Histoire. Rien de pesant cependant dans ce récit; mais par la grâce, la distance habitée de la comédienne, une alchimie étonnante et féconde où l'émotion devient conscience agissante en nous, où la gravité se résout parfois dans un sourire quand son regard, entre autre, fait de nous ses interlocuteurs privilégiés.  

Et cela ne cesse de nous ouvrir, de nous agrandir le coeur, et lorsque la parole se sera éteinte, de palpiter encore et encore d'humanité splendide en nous. 

 

sept 2013 - Quelques bribes enfin sur ce festival d'Avignon le rude, l'humiliant, l'exaltation et le désespoir y sont notre nourriture, quelques belles rencontres aussi, toujours dans le mystère de la scène, de ce qui s'y découvre, courte euphorie de cette découverte de soi, chacun à sa place, mais bien vécue, suffisamment pour aller sur la route encore et puis il faut s'inventer, allez inventons nous ! 

 

avril 2013 - un rêve décroché, l'âne bleu sera au festival d'Avignon cette année avec le monologue de la vieille dame aux Ateliers d'Amphoux, il faut maintenant tenter d'étreindre la réalité rugueuse, à suivre....  

 

mars 2013 - le 16 mars l'âne bleu s'est retrouvé sur la scène du théâtre des Carmes à Avignon, le théâtre d'André Benedetto, chargé de toutes les utopies qu'il n'a eu de cesse d'interroger toute sa vie, aujourd’hui cette grande aventure continue avec ses enfants, nous y avons joué Vies sur Arthur Rimbaud , travail toujours en mouvement, sans cesse réinventé avec Marie Duprat et Martine Amanieu.  

 

février 2013 - les seize représentations de "la vieille dame" sont derrière nous, un grand merci à l'équipe de l'âne bleu (Philippe Langeard, Babeth Bernat, Eugène Lavigne, Cathy Langeard) qui m'a accompagnée dans cette aventure, j'y ai chuchoté, enlacé l'histoire au plus près, Merci à Alice Amanieu qui de son regard aiguisé et de sa présence généreuse m'a amenée à une réinterrogation et à une interprétation plus juste, car un travail de création n'est jamais terminé, il faut veiller et en cela lutter à s'étonner toujours, et ne jamais surtout s'installer. Relisant Philippe Jacottet, ces quelques lignes pour donner le meilleur à cette vieille dame : "la main tenant la rampe et le soleil d'hiver dorant les murs, le soleil froid dorant les chambres fermées, la gratitude envers l'herbe des tombes, envers les rares gestes de bonté, et toutes les roses éparses des nuages, les braises laineuses des nuages éparpillées avant que la nuit ne tombe" extrait de ce peu de bruit chez Gallimard.  

 

novembre 2012 - Cette réflexion de JL Lagarce jusqu'aux larmes : "accepter de se regarder soi pour regarder le monde, ne pas s'éloigner, se poser là au beau milieu de l'espace et du temps, oser chercher dans son esprit, dans son corps, les traces de tous les autres hommes, admettre de les voir, prendre dans sa vie les deux ou trois infimes lueurs de vie de toutes les autres vies, accepter de connaître, au risque de détruire ses propres certitudes, chercher et refuser pourtant de trouver et aller démuni, dans le risque de l'incompréhension, dans le danger du quolibet ou de l'insulte, aller démuni, marcher sans inquiétude et dire ce refus de l'inquiétude, comme premier engagement." (du luxe et de l'impuissance chez les solitaires intempestifs)  

 

octobre 2012 - ...la création est faite, mais non ! elle se poursuit bien-sur si elle était faite ce ne serait plus la peine ou le bonheur plutôt de jouer ce texte magnifique de dire cette langue précise de Jean Luc Lagarce, et oui, peu de diffusion bien que bon travail reconnu, ah il faut continuer à notre entreprise de devenir Artiste, ne pas avoir peur de travailler sa part de Poèsie, non on ne lâchera pas , on aime trop la Vie, à choisir.  

 

Janvier 2012 - Les répétitions sur la pièce de J.­L. Lagarce, J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne, avancent à la vitesse d'un vent de tempête. La résidence au théâtre Jean Vilar à Eysines vient de se terminer ; prochaine étape en février à Bergerac et dans la foulée nous serons au théâtre le Liburnia à Libourne du 27 février au 9 mars pour la création.  

 

mars 2011 - Nous avons donné Rimbaud au Théâtre en Miettes à Bègles... dans l'indifférence générale. Ce beau mois de mars si riche en imprévisibles, mais certains disent déjà que çà va bien avec Rimbaud, alors maintenant cette incroyable catastrophe, au japon, le fantôme de Tchernobyl qui frappe. Mais peut être tant de souffrances vont­-elles enfin changer notre façon de penser le monde ? L'obligation de penser autrement est là peut être subitement, tiens, il me revient en mémoire ce haiku: "tout est cendre volant légère sitôt la bouche ouverte j'avale un peu du monde entier"... et j'en fais quoi ?  

 

juin 2010 - Ces textes qui m’accompagnent : Duras, Rimbaud, Lagarce, Cortazar. 

Pourquoi une écriture s’impose à soi, se fait pressante, se fait voix, vous habite­ t­-elle ? Peut-­être parce qu’elle sait vous parler, de vous, de vos incertitudes, de vos espoirs, de vos désirs, qu’elle met des mots sur votre enfance, cette enfance avec laquelle je bâtis mes jours, dont je ne me lasse pas de cultiver la mémoire pour me rappeler d’où je viens, ses chemins et leurs ornières, les odeurs d’animaux et d’herbe et de fleurs, pour apprendre à vieillir avec elle, avec ce même regard pénétrant et effaré que porte l’enfant sur ces aînés, enfin peut-­être que ce n’est pas tant l’histoire, ou les thèmes abordés, mais la façon de faire sonner les mots, de les assembler, de les ouvrir vers un maximum de possible pour continuer à éclairer cette part d’humanité que je sais posséder, avec laquelle je compose chaque jour en secret, avec laquelle je tend la main à l’autre.  

 

mai 2010 - Le travail sur Rimbaud : après les résidences de travail en octobre à la maison du comédien Maria Cazarès à Alloue en Charente, nos marches dans la Lande girondine, et la création lumière au Carmes à Langon en mars, nous nous sentons prêtes à partager cette traversée de Rimbaud. La création aura lieu le 2 octobre "dans la ruelle" à Malagar centre François Mauriac. D'ici là nous présenterons des extraits de ce spectacle lors de la Hestejada de las arts en aout dans l'estaminet à Uzeste. Aventure à suivre !  

 

mai 2010 - Pour voix seule : 11 ans après la création de ce texte, il chemine toujours, mine aussi sans doute et toujours avec les mêmes questionnements, les mêmes désirs, plus aigus peut-­être et cette idée toujours bien vivante qu'il faut continuer... à chercher ?  

 

mars 2009 - Le travail avec Rimbaud avance à grand pas, le col remonté, c'est parti ! Première semaine prévue en avril avec la musicienne Marie Duprat. Nous cherchons des coproducteurs... Un travail est en germe sur l'écriture du dramaturge Jean­-Luc Lagarce.  

Le désir amène l'espoir et cela nous tient debout !  

 

juillet 2008 - l'aventure avec ce texte de Steinbeck, des souris et des hommes, cette expérience de salles bondées, pleines de personnes se pressant pour écouter cette histoire, vivre un éphémère avec nous, m'a bouleversée, inquiétée, paniquée, l'habitude m'a manquée peut-­être, parfois le succès rend la douleur plus forte, laisse ce sentiment familier d'incompréhension plus à vif, un inconnu encore plus grand, une béance encore plus douloureuse.  

novembre 2007 l'âne bleu a la tristesse d'apprendre le décès de Jean­-Michel Lenorman. Jean-­Michel a accompagné en lumière les premiers pas de la cie pour la création de l'Amante anglaise et de Moderato cantabile de Marguerite Duras. 

 

juin 2007 - Le 24 août 2007, la 1ère des souris à St André de Cubzac à 21 heures, dans le cadre du festival de théâtre des Chantiers de Blaye... Le temps file à toute vitesse vers cette première, cette naissance que je gardais secrète ; je voudrais dire aux comédiens qui servent cette folle aventure : « ne soyons pas trop pressés de finir, prenons le temps de découvrir encore, de nous étonner encore, de désirer encore..."  

 

Novembre 2006 - Le désir d'une équipe, faite d'individus généreux dans la conscience d'une démarche fragile, nous a montré lors de la sortie de résidence aux Carmes le 8 nov qu'il n'y a pas d'acte artistique sans désir. "Serres ton bonheur, imposes ta chance, vas vers ton risque, à te voir ils s'habitueront" écrit Char. Que de chemins parcourus avec cet immense poète ! Travailler sur "Des souris et des hommes" aujourd'hui, c'est travailler à la poésie, à l'imaginaire qui est en chacun de nous. Lennie représente pour nous le Rêve, l'Invisible, que l'homme ne peut saisir, jamais ; le réel tue l'imaginaire, Lennie ne peut que repartir dans la nuit des hommes, dans nos Ténèbres, là seul il représente un espoir.  

 

Septembre 2006 - Plus têtu que jamais l'âne bleu repart avec des Souris et des hommes, nous commençons les répétitions ce mois d'octobre au TNT, puis aux Carmes en novembre avec une présentation des prémisses le 8. Des nouvelles viendront plus tard sur ce travail.  

 

juin 2006 - A propos des lectures intérieures qui seront données à Malagar, essayer de se rappeler cette pensée de René Char : "donner joie à des mots qui n'ont pas eu de rentes tant leur pauvreté était quotidienne. Bienvenu soit cet arbitraire."  

Rentrer sur la pointe des pieds à l'intérieur d'une écriture comme on le ferait dans le vestibule d'une maison ancienne, Donner à entendre, à voir, éclairer plus loin une intimité singulière, bousculer un imaginaire vers toujours plus de lumières, d'éclatements et rejoindre des cascades soudaines, se retrouver heureux d'un instant d'amitié partagé sur le vif et peut­-être nourrir et enchanter nos propres solitudes. 

 

Mai 2006 - La rencontre sur le vif avec les Imachinasons de Patrick Deletrez, à l'estanquet (Langon), m'a enchantée. Arriver avec à la bouche un certain vide, ne pas savoir de quoi sera faite ma présence, n'avoir rien préparé, rien travaillé, seulement le désir de découvrir, de rencontrer, d'écouter l'autre, le pluriel, et me défier encore dans le partage d'une soirée improbable... J'avais emporté dans mon panier des écrits de A. Amanieu, R. Char, J. Genet, M. Darwich, A. Rimbaud, et ma voix, libre d'exprimer, de rythmer, de chanter les imachinasons et les textes de mes Amarades d'un soir. Cette soirée m'a éclatée, dans le sens ou j'ai retrouvé une liberté des sens, liberté que j'ai un peu perdue cette année tellement j'ai le nez dans le guidon.  

 

Avril 2006 - Belle rencontre au théâtre de Mazade à Aubenas où la reprise du texte de Suzana Tamaro, POUR VOIX SEULE, m'a permis, 8 ans après sa création, de renouer avec ce personnage de vieille dame. J'ai eu obligation naturelle de retravailler le texte avec une conscience encore plus aiguë du temps qui passe, des moments perdus parce que pas pris quand il fallait, de cette extrême difficulté à partager l'indicible, et à mettre la mémoire au service du présent. J'ai joué avec les silences et l'espace vide, qui me semblent si importants pour donner la possibilité au spectateur de construire avec son imaginaire. Je l'ai fait avec beaucoup plus de détermination et d'implication qu'il y'a quelques années, quitte à me perdre, pour mieux retrouver l'autre.  

En rentrant par le sud, je me suis arrêtée à l'isle/sur Sorgue où se trouve la maison René Char, actuellement il y a une exposition photographique étonnante de Willy Rony, à voir jusqu'au 6 juin.  

 

Janvier 2006 - La pluie jaune de Julio Llamazarés : 

« Ainielle existe. En 1970, le village fut complètement abandonné, mais ses maisons résistent encore pourrissant en silence, au milieu de l’oubli et de la neige, dans les massifs des Pyrénées de Huesca qu’on appelle Sobrepuerto ». En 1970, j’avais 12 ans, j’habitais un village en Gironde, sur les coteaux, de l’autre côté de la Garonne. Ma famille, du coté de mon père comme de celui de ma mère est Paysanne, depuis plusieurs générations, des Paysans, qui ont travaillés le Paysage, avec la lune, celle de mars était la plus sûre pour tailler, avec le vent d’est qui séchait les terres, le vent du nord qui annonçait le beau temps, le vent du sud qui apportait la pluie, la migration des oiseaux, les grues, les oies, les grives, les vanneaux, ces derniers qui d’un jour à l’autre arrivaient dans les prés et précédaient la neige, j’ai eu la chance de vivre intensément ces rythmes de la nature, intimement liés aux saisons et au travail de la terre. Cet atavisme me rend sans doute sensible à cet auteur et à ce qui le préoccupe, la disparition d’un monde.  

A qui raconter çà aujourd’hui ?  

Dans le désir de travailler ce texte pour la scène, cette question prend tout son sens, et se fait brûlante, à part les personnes encore nombreuses qui peuvent se raccrocher à leur vécu, à leurs souvenirs, qui peut être intéressé par ce récit et de quelle manière ?  

J’aimerais m’exprimer avec la précision de ces hommes qui en des temps plus reculés façonnaient eux­-même leurs outils dans l’exigence et la connaissance de leur emploi.Je crois qu’il s’agit dans l’écriture de Julio Llamazarés de parler de l’effacement d’une manière de vivre et d’être, exclusivement liée à la terre et au rythme solaire.Il s’agit aussi de donner de la permanence à ce qui fuit, à l’existence.  

Et de « s’en questionner »...  

 

Novembre 2005 _ Après un long silence, l'Âne Bleu fait un petit retour en arrière, sur les rencontres passées : 

le bonheur du funambule à malagar, après avoir travaillé sur moderato cantabile, cette liberté soudaine, ces 3 expressions mélangées, se rejoindre soudain dans un même désir, grandir, se dépasser, ouvrir et puis le regret aussi de ne pas être allé plus loin avec soi-même, l'autre, les autres, mais on y retournera, plus désireux encore ! Toujours ça ! Et puis la rencontre avec Marc Perrone sur le texte Montedidio d'Erri de Luca (et non pas Erra de Luci, comme S­O l'a écrit), des moments dans la vie qu'on oublie pas, des moments de trouille jamais connu sur scène, une rencontre avec un géant, et tout à coup le désir se réalise, on est accroché à lui et il vous transporte, on a plus le choix , on trace, on repeint le plafond tout en le traversant et on s'envole ; cette lecture improvisée (c'est à dire pas répétée ensemble), avec une écoute telle, une fusion telle, que nous étions au coeur du monde, tous les sens en éveil, centrés sur nous et le monde ; l'accordéon se déplie lentement sur :"a iurnata nu muorzo" la journée est une bouchée, il faut se remuer... et on entend "la vie est courte", il faut faire vite ! Marc ouvre le texte, dans un soufle . Il universalise cette écriture, il enseigne que la politique est partout, dans chaque mot, dans chaque note, dans la manière de les faire entendre ; Marc siffle et nous sommes au coeur du monde, et au­-delà, dans un ailleurs que l'on ne connaissait pas, de nous, des autres, et ça... Le temps du spectacle !  

Après on reprend les vieilles habitudes, mesquines pour la plupart et si... on finissait par les perdre.... chiche ?  

 

Septembre 2005 - Montedidio est un des quartiers les plus populaires de Naples, ville natale de l'écrivain Erri De Luca. En découvrant cette écriture, j'ai pensé l'adapter pour la scène et confier à un comédien le rôle de l'adolescent, narrateur de l'histoire, c'est en regardant les photos de Gérard Blot, prises lors de la première rencontre avec Marc Perrone sur ce texte, que j'ai compris mon erreur. J'ai vu que Marc portait en lui toute l'humanité décrite dans Montedidio ; Marc Perrone et son accordéon portaient en eux tous les personnages du livre. J'ai donc pensé laisser cette histoire dans la lecture. 

 

 

Août 2005 - L'atelier de Giacometti. Ce texte, un peu comme une création, une oeuvre d'art dans laquelle on se découvre, puis dans laquelle on se saisit. Il n'est pas dit pour comprendre quelque chose à l'art de Giacometti, mais pour se surprendre à soi­-même, comme lorsque l'objet regardé vous retourne le miroir. Je voudrais pouvoir avoir la même proximité et la même distance, lorsque je dis un texte, que les statues de G., car c'est du regard porté, posé depuis l'enfance, qu'il s'agit. Travailler sa blessure comme dit Genet dans le Funambule.  

La pluie jaune, le village en ruine d'Ainielle 

 La Cie de l'Âne Bleu