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l'Etabli 

 

L'Etabli, ce titre désigne les quelques centaines de militants intellectuels qui à partir de 1967 s'embauchaient, "s'établissaient" dans les usines. Celui qui parle ici a passé une année comme O.S.2, dans l'usine Citroen de la porte de Choisy. Il raconte la chaine, les méthodes de surveillance et de répression, la résistance et la grève. Il raconte ce que c'est pour un français ou un immigré d'être ouvrier dans une grande entreprise parisienne. Mais l'établi, c'est aussi la table de travail bricolée où un vieil ouvrier retouche les portières irrégulières avant qu'elles passent au montage. Ce double sens reflète le thème du livre, le rapport que les hommes entretiennent entre eux par l'intermédiaire des objets: ce que Marx appelait les rapports de production. 

Les Saisons 

 

«Les misérables! , ah, les misérables! il a fallu qu'ils me donnent une fonction! que leur demandais-je pourtant? Le droit de partager leur refuge et la caresse bienfaisante de leur pluie. A peine une assiette de lentilles...Je n'aime pas me plaindre mais j'ai le sentiment que je vais au-devant de rudes épreuves. Ce ne sera donc jamais fini ! Mais dans quel monde vivons-nous? » 

Johnny l'ours 

Oratorio pour Federico Garcia Lorca 

 

Martine Amanieu (texte) Fabrice Vieira (guitare, voix) 

  

« Que te dirais-je de la poésie ? que dirais-je de ces images, de ce ciel ?, les voir, les voir, les voir. La voici regarde. Je porte le feu dans mes mains. Je le comprends et je travaille avec lui, mais je ne peux en parler sans littérature». 

 

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Frères Migrants 

 

Martine Amanieu (texte) Fabrice Vieira (guitare, voix) 

  

«Frères migrants, qui le monde vivez, qui le vivez bien avant nous, frères de nulle part, ô frères déchus, déshabillés, retenus et détenus partout, les poètes déclarent en votre nom que le vouloir commun contre les forces brutes se nourrira des infimes impulsions. Que l’effort est en chacun dans l’ordinaire du quotidien. Que le combat de chacun est le combat de tous. Que le bonheur de tous clignote dans l’effort et la grâce de chacun, jusqu’à nous dessiner un monde où ce qui verse et se déverse par dessus les frontières se transforme là même, de part et d’autre des murs et de toutes les barrières, en cent fois cent fois cent millions de lucioles ! une seule pour maintenir l’espoir à la portée de tous, les autres pour garantir l’ampleur de cette beauté contre les forces contraires.» 

  

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L'après midi de Monsieur Andesmas 

Affiches d'Alain Amanieu - Le vieil homme et la mer 

Eitô (Lampe d'ombre) 

 

"Au début, je me souviens j'ai voulu fuir. Si je ne l'ai pas fait, c'est que j'étais trop faible sans doute, mais il y avait autre chose encore : ce besoin de voir que me dictaient mes yeux, ce besoin d'arpenter qui ranimaient mes membres endoloris, ce besoin de recueillir la moindre bribe de parole ou alors de parler en lieu et place du mutisme des autres, d'articuler quand ils ne pouvaient plus que gémir, de penser des pensées d'hommes alors que les hommes avaient cessé d'être des hommes, réduits à la chair souffrance et à l'angoisse terrifiée d'eux-mêmes." 

Montedidio 

 

"Les enfants ne comprennent pas l'âge, pour eux quarante ou quatre-vingts ans sont un même désastre. 

  

Une fois dans l'escalier, j'ai entendu Maria demander à sa grand-mère si elle était vieille. Elle lui a répondu non, Maria a demandé si son grand-père était vieux et la grand-mère a répondu non. Alors Maria a demandé : "mais alors des vieux il y'en a pas ?" et elle a pris une gifle. 

  

Moi, je les comprends les années des gens, mais celles de Rafaniello non. Son visage fait cent ans, ses mains font quarante, ses cheveux vingt, tout roux comme des broussailles. Ses mots, je ne sais pas, il parle peu, d'une voix fine. Il chante dans une langue étrangère, quand je balaie son coin il me fait un sourire, ses rides et ses taches de rousseur remuent, on dirait la mer quand il pleut dessus". 

Le camion 

 

Le journaliste Philippe Méziat écrivait dans Sud-Ouest Gironde lors de la manifestation "Octobre Blues", à l'Estaminet à Uzeste en 2002 : "Martine Amanieu a choisi de lire le Camion de Marguerite Duras, avec Dominique Unternehr; soutenu par un désir très vif, un engagement manifeste, elle a trouvé la juste scansion de la prose durassienne, la voix de l'écrivain. C'est en même temps très beau et très fort, les multiples reprises de ce qui pourrait apparaitre comme une écriture minimale font lentement surgir tout l'enjeu de la chose, règlement avec le PC, avec le cinéma, avec le monde. Bernard Lubat gisse en douceur quelques commentaires acidulés, ou, tout simplement se tait et reste là. L'art très difficile de la lecture publique est ici transcendé". 

L'été 80 

 

"... L'opacité de l'avenir a toujours troublé notre tête fragile et douloureuse, ce ratage poignant d'ordre divin. C'est cette opacité du lendemain qui a porté l'homme vers les dieux et qui le porte encore corps et biens vers le culte de cette instance de l'Etat. Sans sa peur, l'homme irait seul et sans aide au devant de l'inconnaissable de sa vie. Mais a-t-il été une seule fois cette homme là ? Non. Toutes les civilisations se sont attribuées le privilège du savoir de cette opacité fondamentale. Et toutes en ont abusé. L'Etat c'est l'institution de cet abus..." 

Le vieil homme et la mer 

 

Le Vieil homme et la mer, une histoire pour tous les âges, dans ce récit, la mer unit l'homme et l'animal, elle fait émerger des sentiments profond sur le respect de la vie, la solitude, la lutte que l'on mène avec soi-même pour rester digne. 

  

Prix Nobel de littérature 1954. 

La pluie jaune 

 

"Ainielle existe. En 1970, le village fut complètement abandonné, mais ses maisons résistent encore pourrissant en silence, au milieu de l'oubli et de la neige, dans les massifs des Pyrénées de Huesca qu'on appelle Sobrepuerto." 

  

Je crois qu'il s'agit dans l'écriture de Julio Llamazarès de parler de l'effacement d'une manière de vivre et d'être, exclusivement liée à la terre et au rythme solaire. Il s'agit aussi de donner de la permanence à ce qui fuit, à l'existence. 

  

Martine Amanieu 

  

Plus de renseignements ici 

L'homme à l'affût 

 

"Je me débats furieusement avec un conte que je n'arrive pas à écrire et qui me donne un travail terrible. Son sujet est apparemment très simple : la vie et surtout la mort d'un musicien de jazz. Concrètement, il s'agit de Charlie Parker (...). J'ai toujours ressenti pour lui une grande tendresse, et les éléments que j'ai pu réunir sur sa vie m'ont donné envie de tenter une "biographie" frictionnelle (en changeant jusqu'à son nom, mais en laissant assez d'indices pour que tout amateur de jazz se rende immédiatement compte qu'il s'agit de Parker. 

  

Je veux le présenter comme un cas extrême de quête, sans que l'on sache exactement en quoi consiste cette quête, puisqu'il est lui-même le premier à l'ignorer (...). Je ne sais pas comment tout cela finira; il y a pour le moment une trentaine de pages écrites et il en manque autant." 

  

Lettre de Julio Cortázar à Jean Barnabé du 31 octobre 1955. 

Siège social  : 17, résidence des Genêts d'Or - 33840 Captieux 

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Lectures 

 La Cie de l'Âne Bleu